Incarcération des femmes et parentalité

daniel
Dernière mise à jour :
9 juillet 2021

Une étude exploratoire de la transformation du rôle parental et des aspirations de réinsertion sociale

Par Myriam Labrecque, étudiante au Département de sociologie de l’Université Laval.

RÉSUMÉ

Le Groupe de défense des droits des détenus-es du Québec veut  connaître l’impact du maintien des liens mère-enfants pendant la détention sur la réinsertion sociale des femmes incarcérées dans les établissements de détention provinciaux du Québec.

J’ai réalisé cinq entrevues auprès de mères ayant été incarcérées. Il s’est avéré qu’une majorité d’entre elles étaient aux prises avec des problèmes de toxicomanie et n’avaient plus la garde de leur(s) enfant(s) au moment de leur incarcération. Avant d’être incarcérées, la situation de ces femmes se caractérisait par un faible revenu, l’instabilité au niveau de l’emploi et du logement, un réseau social déviant et un capital social restreint. Chez ces femmes souffrant de toxicomanie, on ne peut pas considérer que la détention à elle seule soit un facteur de la dégradation de la relation mère-enfant.

L’enquête révèle que les enfants sont néanmoins partie prenante des aspirations de réinsertion sociale de ces femmes, même quand elles n’en ont plus la garde et ne peuvent maintenir le lien comme elles le voudraient. Le lien avec les enfants ne peut en lui-même garantir une réinsertion sociale réussie, mais il est une source de motivation très importante qui peut contribuer de façon favorable à la réinsertion sociale des mères incarcérées.


Mise en ligne : mars 2012 © Alter Justice

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