Les mythes des universitaires, kessé ça?
daniel
Dernière mise à jour :
10 décembre 2024

Dans le cadre d’une recherche sur la continuité ou non des clichés et des mythes au sujet de la criminalité dans le monde universitaire. 52 personnes ont répondu, un grand merci à elles et eux!
En détail, les répondant-e-s sont en majorité des femmes (84.5%) âgé-e-s entre 19 et 25 ans (82.4%), et sont principalement aux études au baccalauréat (64%) en criminologie et en anthropologie. Et, comme nous allons l’observer, ces étudiant-e-s ont un avis plutôt positif et semblent tourné-e-s vers la réinsertion sociale des personnes judiciarisées. Est-ce qu’un bon futur sur la réhabilitation pourrait s’ouvrir à nous grâce à nos étudiant-e-s ? C’est ce qu’on va détailler et découvrir par ce sondage!
Bonne lecture!
Campagne de sensibilisation
Hiver 2025
Par Lili Davy
Stagiaire automne 2024

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, 51% des étudiant-e-s ne sont pas préoccupé-e-s par la criminalité. La grande majorité ont une vision positive concernant le futur des personnes judiciarisées, puisque 88.2% pensent que ces personnes peuvent être réinsérées dans la société et ne sont pas dangereuses (79.4%).
Les étudiant-e-s sont également presqu’unanimes sur le fait que plusieurs facteurs économiques et sociaux entrent en jeu dans la judiciarisation d’une personne (96.1%). Les principaux facteurs selon elles et eux sont les problèmes familiaux, la pauvreté et l’influence des pairs.
Nos étudiant-e-s semblent donc conscients des réalités diverses et variées des personnes judiciarisées. Un grand pas pour l’aide à la réinsertion sociale!
Les étudiant-e-s semblent majoritairement sensibilisé-e-s autour des mythes et des clichés concernant la criminalité.
En effet, 92.2% des répondant-e-s pensent que les personnes contrevenantes ne planifient pas toujours leurs actes, et iels croient aussi que l’incarcération n’est pas la seule manière d’éviter la récidive (84.3%). Pour iels, les châtiments sévères ou les peines longues ne réduisent pas la criminalité (60.8%), ce pourquoi une grande partie des répondant-e-s est pour une politique de prévention plus sociale que répressive (66.7%).
Une vision très sociale et humaine de nos étudiant-e-s !


Outre leur volonté et leur conscience de tourner davantage les personnes judiciarisées vers la réinsertion, les étudiant-e-s semblent certain-e-s de leur vision de la gestion des personnes judiciarisées.
En effet, 55.7% d’entre eux considèrent que les campagnes de sensibilisation publique sont peu efficaces pour aider à réduire la criminalité, et 46.1% considèrent les programmes de réhabilitation quelque peu efficaces.
Espérons que certains d’entre iels aident à éduquer leurs proches sur ce sujet!
Les étudiant-e-s sondé-e-s appuient une réalité concernant la criminalité au Québec.
e rapport de Criminalité au Québec de 2021 relève que le taux de criminalités est en baisse depuis 2019, représentant 3 045 pour 100 000 habitants. Cela fait un lien avec la pensée de 38.6% des étudiant-e-s répondant-e-s exprimant le fait que les médias ont tendance à exagérer la criminalité dans la province.
Il parait donc primordial de ne pas faire de généralité autour de la judiciarisation des personnes, mais d’être à l’écoute, respectueux et présent pour les aider dans leur réinsertion sociale!


Est-ce que cela veut dire que nos étudiant-e-s ont une vision juste et parfaite de la réalité concernant la judiciarisation des personnes?
Ce sondage révèle bien quelques clichés encore en place, notamment envers la judiciarisation des jeunes. En effet, les étudiant-e-s pensent que les jeunes sont en majorité les auteurs ou autrices des crimes violents (11.8% « oui » et 25.5% « peut-être »). Pourtant, aux vues de la clientèle Alter Justice, les usagers ont en moyenne entre 44 et 59 ans.
Il est donc important de ne pas coller des étiquettes aux personnes autour de nous, car tout le monde, et à tout âge, peut être concerné par la judiciarisation!
Il serait légitime de penser que les chiffres sur les usagers d’Alter Justice ne représentent pas les données générales sur la criminalité au Québec, et que nos étudiant-e-s répondant-e-s sont plus au courant des chiffres officiels que ceux des organismes communautaires.
Pour autant, selon le rapport Criminalité au Québec de 2021, le nombre de crimes (tout confondu) commis par des femmes est de 24.8% contre 75.2% pour les hommes. Il s’agit de taux similaires des personnes rencontrées par l’équipe d’Alter Justice. Ainsi, les étudiant-e-s répondant-e-s se révèlent plus ancrés dans des préjugés sur ce point-là.
Des mythes autour de la criminalité persistent donc autour de la judiciarisation des femmes au Québec, un point intéressant à savoir pour continuer de sensibiliser les personnes sur ces sujets!


Malgré certains clichés encore ancrés comme la judiciarisation des femmes ou des jeunes, nos étudiant-e-s semblent en majorité sensibilisé-e-s sur la criminalité et la réalité des personnes judiciarisées. C’est une bonne nouvelle pour nous toustes!
Iels sont 88.2% des répondant-e-s à penser que les personnes judiciarisées peuvent être réinsérées dans la société, et préconisent donc une approche humaine et sociale plutôt qu’une approche répressive. De plus, iels sont également conscient-e-s des facteurs qui peuvent impacter la judiciarisation des personnes, en citant notamment les traumatismes d’enfance, la drogue, les problèmes de santé mentale ou encore la difficulté à trouver un emploi.
Un bel espoir pour notre société!
Références
Davy, L. (2024). Rapport statistique sondage. https://acrobat.adobe.com/id/urn:aaid:sc:VA6C2:425ae923-c7ed-4439-b547-0c8168589c10
Davy, L. (2024). Portrait de la clientèle Alter Justice. https://acrobat.adobe.com/id/urn:aaid:sc:VA6C2:f9d83f2c-0dec-4845-93ec-e8dcc4dfdaa3
Ministère de la sécurité publique. (2022). Criminalité au Québec- Principales tendances 2021, Québec: Statistiques sur la police et sur la prévention de la criminalité. Gouvernement du Québec. https://quebec.ca
Crédits images
ijeab, AJ_Watt, Volodymyr Melnyk, Charday Penn, DAPA Images, Vika Glitter, ismagilov et Mikhail Nilov